Se déplacer sans conduire, être accompagné(e)
Avoir l’obligation d’être accompagné dans tous ses déplacements pour assurer sa sécurité à cause d’une épilepsie sévère constitue un handicap. Ne pas avoir le droit de conduire peut l’être aussi. Une page officielle liste toutes les aides possibles dans ce domaine.
se faire aider
Une PCH (prestation de compensation du handicap) peut prendre en charge les coûts liés aux trajets. Certaines communes ont des services de transport des personnes handicapées ne pouvant se déplacer seules. Leurs coordonnées sont à demander à la MDPH. “Air France au service des personnes handicapées ou à mobilité réduite“. La SNCF accorde un tarif réduit ou la gratuité à l’accompagnateur de la personne handicapée. Vous devez présenter la carte d’invalidité (avec la mention “besoin d’accompagnement”). D’expérience, cela semble délicat à organiser via Internet…
bénéficier de la carte mobilité inclusion
Vous devez demander la « carte mobilité inclusion » à la MDPH. Il existe 3 CMI différentes :
La CMI stationnement
Elle vous autorise à utiliser les places de stationnement réservées aux personnes handicapées et dispense de payer le parcmètre, quelle que soit la place de stationnement utilisé (pas inutile quand la crise d’épilepsie survient, prolongeant le stationnement plus que prévu !). Allez voir la Loi n° 2015-300 du 18 mars 2015. Vous y avez accès si votre handicap réduit de manière importante votre autonomie de déplacement à pied ou si vous devez être accompagné par une personne dans vos déplacements. Donc, cela s’applique aux personnes épileptiques qui ont systématiquement recours à une aide (tierce personne) pour leurs déplacements extérieurs pour assurer leur sécurité.
La CMI priorité
Elle permet d’éviter les files d’attente et d’avoir une place assise dans les transports en commun. C’est plus facile de gérer une crise d’épilepsie assis que debout dans le couloir du bus ! C’est important de pouvoir s’asseoir quand on est fatigable.
La CMI invalidité
Attribuée aux personnes ayant une perte d’autonomie importante. Elle offre les mêmes avantages que la CMI priorité. Elle permet en plus des réductions dans les transports pour la personne ou son accompagnant et des avantages fiscaux
Attention, elle ne vaut pas CMI stationnement. SI vous avez la CMI invalidité et avez besoin d’un accompagnement constant, demandez aussi la CMI stationnement pour bénéficier des facilités de stationnement qu’elle offre. Mettre la CMI invalidité à la place de la CMI stationnement et stationner sur une place “handicapé” peut vous coûter 135€ d’amende ! Vous pouvez contester par courrier si vous vous êtes trompé de carte sous le pare-brise, mais ça ne marchera pas si vous avez uniquement la CMI invalidité.
En résumé :
Si votre taux d’incapacité n’est pas très important, mais vous êtes fatigable ou risquez des crises d’épilepsie vous pouvez demander la CMI priorité. Si votre taux d’incapacité est important, demandez la CMI invalidité et pensez à demander aussi la CMI stationnement si vous devez être accompagné dans tous vos déplacements à l’extérieur du domicile. Les pages du site service public mises en lien ici sont utiles à lire pour bien faire votre demande. Allez voir leur page sur les différentes cartes : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34049
faire preuve de prudence et de bon sens
Si vos crises vous font tomber, autant que possible, laissez-vous la place de tomber en sécurité.
Eviter de marcher au bord des cours d’eau, des rues à forte circulation.
N’attendez pas le train ou le métro au bord du quai, ni le bus au bord de la rue.
Asseyez-vous pour attendre.
Voyager en avion
Une autre page du site détaille ce sujet.
Conduite automobile
Pendant une crise d’épilepsie où la conscience est partiellement ou totalement altérée, si on est conducteur, on met en danger sa vie et celle des autres usagers de la route. Les derniers textes parus au Journal Officiel précisent clairement les critères d’autorisation ou d’interdiction du permis de conduire selon le type de crises et le délai sans crise. Allez voir l’Annexe 1, paragraphes “troubles neurologiques”.
Principes
Conformément à l’article R.412-6 du code de la route, tout conducteur de véhicule doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délais toutes les manœuvres qui lui incombent.
Allez lire l’intéressante fiche d’information sur ce sujet dans le site de la LFCE, ainsi que l’extrait de l’arrêté du 31 août 2010.
Après ces lectures, vous aurez sans doute compris que conduire alors qu’on est épileptique et qu’on a omis de respecter les règles de validation médicale du permis expose à ne pas être couvert par son assurance en cas d’accident. Et cela même si l’accident n’est pas dû à une crise d’épilepsie !
Votre neurologue est votre premier interlocuteur pour évaluer votre capacité à passer ou garder votre permis.
Conduire un véhicule sans permis
Évaluez, selon votre épilepsie, votre capacité à conduire un deux-roues de moins de 50cc, une voiture sans permis, un vélo. L’article R412-6 du code de la route s’applique aussi. Sollicitez l’avis d’un proche qui connait bien votre épilepsie. Discutez-en avec votre neurologue, pour une bonne évaluation du risque que vous prendriez ou feriez prendre aux autres.