Foot et épilepsies (suites)
Depuis 2009, la Fédération Française de Football et la Ligue du Football Amateur ont engagé une action de promotion de la santé par et pour le football. Dans ce cadre, elles lancent une campagne de sensibilisation en faveur des patients épileptiques qui souhaitent pratiquer le football. Le professeur Pierre Rochcongar, Médecin Fédéral National, Mickaël Landreau, parrain de cette opération, et Bernard Desumer, vice-président délégué de la FFF, tiendront une conférence de presse le lundi 19 janvier (11h30) au siège de la FFF pour officialiser le lancement de cette campagne.
La Fédération des Associations en faveur des Personnes handicaPées par des Épilepsies Sévères (Efappe) est invitée à la conférence de presse comme partenaire de l’opération, dont l’origine est en Lorraine par Accueil Épilepsies Grand’Est (Pr Hervé Vespignani, CHU NANCY et Michel Platini, ancien joueur de FC Nancy Lorraine),. Pierre Lahalle-Gravier, notre Secrétaire Général, nous a représenté à la Conférence de presse de lancement.. Les Pr Biraben et Hervé Vespignani sont également intervenus dans la présentation, et Pierre Lahalle-Gravier a dit toute la satisfaction des Malades de ne plus être exclus des Stades, en pensant particulièrement aux enfants épileptiques, qui vont voir s’effacer la différence. Le Pr Arnaud Biraben a posé devant la presse que les Sports, tous les sports, sont accessibles aux personnes épileptiques et qu’ils sont par état des espaceurs de crises.
Lors de cette conférence de presse, le Dr Alain Calmat, Champion olympique de patinage, ancien ministre des sports, médecin, président de la commission médicale du Comité national Olympique et Sportif, dans un entretien informel avec les Pr Hervé Vespignani et Arnaud Biraben, Pierre Lahalle-Gravier et Mikaël Landreau ont envisagé d’étendre l’action de la Fédération Française de Foot-ball aux autres sports d’équipe. En équipe, on n’est jamais seul. Tomber sur un terrain est courant même chez les non épileptiques. Il est moins dangereux de tomber sur un terrain à cause des épilepsies que seul, chez soi…
La Commission Fédérale Médicale de la FFF mène une campagne intitulée “football et épilepsie”. Avec Mickaël Landreau pour parrain.
Le football est souvent suspecté, à tort, de provoquer des crises d’épilepsie ou d’aggraver la maladie. En conséquence, de nombreux jeunes qui souhaiteraient pratiquer ce sport s’en voient interdits, soit parce que le médecin traitant n’a pas voulu signer le certificat médical de non contrindication, soit parce que les éducateurs et les dirigeants craignent la survenue de crises qu’ils ne savent pas gérer et avec d’éventuelles conséquences de mise en cause personnelle, soit que les réticences viennent des parents eux-mêmes ou de l‘entourage proche… Le tout quand la maladie n’est pas volontairement cachée, déclenchant des réactions négatives lors de la survenue d’une crise.
La campagne est donc basée sur une communication large, qui sera complétée par des formations décentralisées dans les Ligues et les Districts, auprès des entraîneurs, dirigeants, arbitres et joueurs, en lien avec les médecins fédéraux, sur le modèle de l’opération “Les gestes qui sauvent”.
Un premier film présente cette opération parrainée par Mickaël Landreau, joueur de football professionnel à la carrière exemplaire. Cliquer ici
Un deuxième film apporte le témoignage d’un jeune gardien de but, porteur de la maladie épileptique. Cliquer ici
Un troisième document, réalisé sous l’autorité de médecins spécialistes membres de la Ligue française contre l’épilepsie, explique les différents types de crises et les gestes à faire ou ne pas faire, avec la volonté de dédramatiser la situation. Cliquer ici
Il est par ailleurs important de souligner que la Ligue contre l’épilepsie a mis à disposition, pour chaque région, un ou plusieurs noms de médecins épileptologues volontaires référents, afin de répondre à toute demande complémentaire ou d’expertise qui pourrait être exprimé, en particulier par les médecins des ligues et des districts de football.
L’épilepsie en bref
C’est la répétition de crises qui définit l’épilepsie. Une crise d’épilepsie est constituée par l’ensemble des manifestations entraînées par une hyper-excitation brève d’une partie ou de la totalité du cerveau. Si tout le cerveau fait la crise, il s’arrête de fonctionner soudainement et on parle alors de crise généralisée. Si ce n’est qu’une partie du cerveau, on parlera de crise partielle. Environ 1 % de la population est atteinte, quel que soit l’âge.
La crise généralisée entraîne une perte de conscience, parfois une chute, parfois des contractions musculaires impressionnantes. Elle est suivie d’une phase de récupération plus ou moins longue.
Une crise partielle entraîne des manifestations qui varient en fonction de la zone du cerveau impliquée (hallucinations visuelles, auditives, secousses motrices d’un membre…), parfois sans perte de conscience (crise dite simple), parfois avec (crise dite complexe).
Toutes les crises sont brèves, de quelques secondes à deux ou trois minutes.
De 30 à 40 % des patients font des crises généralisées, les partielles sont donc plus fréquentes.
De 60 à 70 % des patients ne font plus de crises avec un traitement.
Le sport en général, et le football en particulier, sont maintenant considérés comme un traitement adjuvant de l’épilepsie. Il ne déclenche pas de crises et permet de lutter contre les « comorbidités » que sont la dépression, la prise de poids, l’ostéoporose…
Dr Arnaud Biraben
Président de la Ligue française contre l’épilepsie (LFCE)
Source : LFCE (ligue française contre l’épilepsie)
Carte des médecins épileptologues volontaires référents
On peut raisonnablement penser que les assureurs et mutuelles seront positivement intéressés par une telle action. Cette campagne, pour laquelle les premières informations ont été fournies via les deux premiers films lors des assemblées générales des ligues de football en novembre et décembre 2014, débute au premier semestre 2015.
Bien évidemment, le football n’est pas le seul concerné et l’ensemble des documents seront mis à la disposition d’autres disciplines sportives, si elles en expriment le souhait.